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Sortie Les Belles Personnes

Aux 14 portraits narrés dans Les Belles personnes,  nous avons eu envie d'ajouter  celui de Chloé Cruchaudet.

À la manière du portrait de madame Neuville dressé en 10 points par Samantha Baredson pour le projet, découvrez 10 choses à connaître sur Les Belles personnes et son autrice :

1 . Chloé Cruchaudet est une dessinatrice, scénariste et coloriste lyonnaise. Elle a commencé sa carrière dans le dessin-animé, a travaillé entre autre pour Ernest et Célestine, ou la série d'Alain Chabat «  Avez-vous déjà vu... » en tant qu’animatrice. Elle se consacre aujourd’hui à la bande-dessinée, et enseigne également à l’école Emile Cohl.

2 . Les Belles personnes est le cinquieme album solo de Chloé Cruchaudet. elle a d'abord participé à des albums BD collectifs avant de publier en 2008 Groenland Manhattan aux éditions Delcourt. Après la série Ida, elle publie en 2013 Mauvais genre, un succès critique et public.

3 . A l'initiative de Lyon BD, le projet avait pour but de constituer une galerie « des héros du quotidien ». Chloé a changé le dispositif pour proposer un appel à contribution afin de  « dénoncer » des belles personnes.

 « Héros, ça renvoie une image de perfection, […] alors que les belles personnes présentées dans ce livre peuvent avoir une apparence peu attirante, et ne sont pas dénuées de défauts. Je voulais à tout prix éviter le côté lisse et ennuyeux de l’héroïsme. »

4 . Les portraits écrits présents dans l’album ont été sélectionnés par Chloé Cruchaudet : Le choix a été difficile, beaucoup étant très émouvants ... Elle a choisi de manière subjective ceux qui lui semblaient les plus touchants, les plus surprenants. Pour certains, elle a eu besoin d’informations complémentaires, de photos, alors que pour d’autres, elle a préféré imaginer une physionomie.

La lecture des contributions lui a facilement laissé imaginer des bribes de dialogue, des attitudes, mais pas directement des visages. Le choix de l’apparence est venu naturellement, après avoir cerné des brides de leur psychologie.

5 . Les textes envoyés par les anonymes prennent place à la fin de l’album, accompagnés d’un portrait pleine page. L’objectif étant de ne pas répéter le texte, mais de l’interpréter. Vous pouvez tout à fait lire les textes en premier, puis les planches, la lecture n’est pas forcément linéaire.

6 . Le portrait d’ Emilie, inspiré d’un poème envoyé par Pierre.B est énigmatique, Chloé l’a imaginé comme une rupture de rythme dans la succession de portraits très narratifs.

« On n’a pas besoin de toujours tout comprendre. J’aurais pu demander des informations complémentaires, mais j’ai choisi de rester dans le mystère, l’évocation. Le lecteur aura peut être une autre interprétation que la mienne, et c’est cela qui m'intéresse . »

7 . Des portraits plus narratifs, la dessinatrice en a créé à partir de contributions très descriptives à l’instar de celles de « madame Neuville », «Robert », et « mon frère ». Il s’agissait d’imaginer des tranches de vie, un moment à la fois particulier et quotidien dans leur vie, les mettre en scène, afin de les mettre en valeur.

8 . L’utilisation de la couleur chez Chloé Cruchaudet ne s’inscrit pas dans une démarche de réalisme. Elle considère la couleur comme un outil narratif : les « jolies couleurs », ne l’intéressent pas. C’est un élément utilitaire, soit pour guider l’œil, soit pour donner une atmosphère d’ensemble.

« J’ai aussi fait des choix de couleur en regardant le chemin de fer ( c’est à dire les pages en tout petit) pour gérer l’harmonie sur l’ensemble du livre. :  En fonction du choix de couleur qui a été fait sur telle histoire, je choisissais la tonalité d’ensemble de la suivante. Je voulais une variété de teintes, comme sur la couverture, oú l’on retrouve ces silhouettes, qui sont comme des petits confettis colorés. »

9 . L’une des histoires présentes dans l’album n’est pas issue de l’appel à contributions : Le portrait de Seï, une amie de Chloé Cruchaudet, a qui elle a immédiatement pensé, sans tout de suite oser raconter « sa » belle personne. Elle a fait le choix de ne pas faire une représentation réaliste, et nous offre un récit touchant sur deux chiens aux allures humaines.

10 . C’est néanmoins le portrait de Luc, éboueur charismatique, qui clôt parfaitement ce défilé de belles personnes. Et si vous  regardez bien vous apercevrez des figures familières : Parmi les individus qui virevoltent, dansent, chantent avec lui, on peut reconnaître Mint le chien, Robert, Emilie et autres belles personnes, réunis comme dans une comédie musicale.

 

Les Belles personnes, Editions Soleil, collection Noctambule, 144 pages, 17,95 €. Parution le 21 octobre 2020. 

 

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